Samedi 31 mars 2018 : Début d’aprem départ pour Brassac, capitale du Tarn pour le weekend. Kent, Marsou, Arthur nous rejoigne Isa et moi pour un départ commun histoire de retrouver une grosse partie de la troupe PapyCoach. Le temps n’est pas terrible en ce début de printemps, pluie, vent… Ceci n’aurait que peu d’importance si nous n’étions pas en mode camping. Le voyage se passe pourtant plutôt pas mal, nous enjambons la Montagne Noire sous un ciel menaçant mais pas catastrophique. Arrivés sur place nous nous dirigeons vers le retrait des dossards, histoire d’être paré pour le lendemain, mais également, à la rencontre de Maxime qui a débusqué notre lieu de villégiature pour ce weekend Pascal. On papote, on retire, Max nous montre l’emplacement fraichement tondu pour l’occasion, avec vestiaires bien chauffés à disposition (on sait recevoir à Brassac) et hop l’opération montage de tentes se met en place. Là Badamoum, le vent se lève, la pluie glacée fait son apparition, immédiatement suivie par de la grêle, bref l’apocalypse. Tant bien que mal nous réussissons à installer le camp de base, mais nous voilà trempés et glacés, point positif personne ne s’est envolé en mode parapente en installant les toiles. Un peu plus tard Fab et sa tribu nous rejoignent non sans avoir pris la neige sur la route. Vive le réchauffement climatique ! Le début de soirée et le repas se passent alors dans les vestiaires non sans avoir réussi à faire un barbecue sur les vestiges de l’ancien camping brassaguais. Pendant ce temps là le temps ne va pas en s’arrangeant, la pluie, la grêle et le vent ponctuent régulièrement la soirée et au moment de regagner le campement Arthur décide de rester dans le vestiaire pour passer la nuit.

La nuit était pourtant bien sombre mais elle fut blanche. Premier épisode le matelas qui se dégonfle et nous voilà , Isa et moi en direct sur l’herbe. Dans un deuxième temps, la météo se déchaine, le vent se met en mode tornade, la grêle frappe la toile, bref à 6 heures la sonnerie du téléphone ne réveille personne ! Bah tant pis, j’avais déjà passé une nuit blanche avant l’UTMC et ça c’était bien passé et puis d’un côté voilà qui m’arrange pour effectuer quelques réglages et autres tests, je pourrai jouer sur fond de fatigue. En effet outre le fait de passer un weekend sympa avec le groupe et de profiter de l’ambiance de Brassac, ce 28km/1700D+ tombait pil’poil pour commencer à préparer les échéances à venir. Dans 1 mois et demi il y aura le challenge Val de Drôme avec ses 120km et 6500m D+, 1 mois plus tard il y aura Gavarnie et ses 110km pour 6500m D+, et fin juillet retour sur l’UTMC et ses 87km pour 4700m D+. Et là cher ami lecteur je sens qu’une question vous taraude, ou pas d’ailleurs… Pourquoi ces 3 ultras en 3 mois ? Réponse pour préparer le Tor des Géants et ses 330km pour 24000m D+ qui se tiendra à partir du 9 septembre, voilà le pourquoi.

Du coup, le BrassacATrail est l’occasion grandeur nature de tester la machine et le matos. Bon côté machine (c’est de moi dont je parle) le moteur est bien huilé, mais me voilà un peu à court de sorties longues. La technicité de ce trail, couplée aux conditions météos qui ont rendues le parcours particulièrement boueux et glissant rendent le test plus pêchu. Si l’on rajoute le manque de sommeil, c’est presque parfait je dirai. Côté vêtements, on ne change pas une équipe qui gagne, ce sera du 100% CimAlp (boxer y compris). Côté alimentation du 100% Mulebar of course. En revanche la nouveauté viendra des chaussures… Après avoir commencé à visionner bons nombres de photos du Tor des Géants, ce qui m’a sauté aux yeux c’est la forte proportion de coureurs à porter des Hoka. Du coup je me suis dit qu’il fallait bien tester. Après avoir fait l’acquisition d’une paire de Speedgoat 2 et les avoir testées sur 10km au bord du Canal du Midi (pour préparer le Tor il y a mieux j’en conviens), ce sera là l’occasion de leur faire faire un baptême du feu. C’est donc mon camel lesté d’une veste, de la frontale (alors que j’espère bien arriver vers les midi), de 6 barres, de gels… Bref chargé comme un baudet alors qu’il y a des ravitos tout le long que je prends place dans l’arène de départ bien décidé à faire systématiquement le plein de mes gourdes à chaque ravito et d’éviter de passer au dessus des 120/130 BPM au niveau du cardio. Le jeu sera pour moi d’essayer de capter les signaux qui, sur du long, pourraient me faire basculer dans le rouge à moyen ou long terme. Nous voilà maintenant dans l’arène de départ où le reste de la troupe PapyCoach nous a retrouvé. Et c’est sur le Hells Bells d’ACDC que les fauves sont lâchés dans les rues de Brassac. Devant c’est parti à balle avec notamment les relayeurs qui vont tourner comme des bolides sur leur portion. Je me cale aux côtés d’Arthur qui part en relais mais de manière prudente.

A la sortie du village nous marquons un stop devant Béa pour la photo et nous voilà partis sur les singles tarnais. La météo est bien plus clémente, une belle brume est tombée, les températures sont certes très fraîches mais l’absence de vent est un plaisir. Autant le départ était animé, autant maintenant l’entrée en sous bois fait place à un certain recueillement. Tout est calme, ponctué de ci de là par les respirations des coureurs, mais c’est bien le silence qui domine, chacun profitant certainement d’être plongé dans la brume sous les forêts brassaguaises. Sans chercher à forcer et au contraire en mettant un certain frein sur certaines zones le cardio et la respiration sont parfaits. Pourtant les 3 premiers kilomètres présentent à eux seuls près de 300 mètres de dénivelés positifs. Je m’amuse dans certaines descentes et ne fais plus cas de la gadoue en traversant allègrement les zones humides savamment évitées quelques instants plus tôt. Arthur a fait d’énormes progrès sur les descentes et grimpe toujours très bien, on papote, ça rigole, et d’un coup re-ACDC et quoi donc le Memm-mem-mem (je le fais bien hein ?) d’une tronçonneuse. Là une grosse partie de l’orga est présente au pied d’une belle bosse arborant fièrement tronçonneuse en marche et musique à fond ! Ils sont fous à Brassac ! Nous continuons avec Arthur encore un peu et, sentant qu’il pouvait aller plus vite et surtout qu’il avait un relai à donner, il prend peu à peu le large. A l’entrée du couvent, je remets les gourdes à niveau (même si elles auraient pu me faire l’intégralité de la course) et me voilà reparti pour deux kils bien typé KV toujours en m’écoutant au max. Au sommet, je me suis certes fait doubler pas mal de fois, mais je n’ai pas cédé à la tentation d’accélérer ou d’emboiter le pas à un autre traileur. Et les chaussures alors ? Ben pour le moment dans la gadoue elles ont un comportement correct (c’est pas trop leur job non plus), elles sont bien dynamiques, confortables… Bref j’attends les portions caillouteuses et glissantes pour voir ce que donne la semelle Vibram.

Au dixième kilmètre, sur une portion pourtant peu technique, une erreur d’inattention et Bim la cheville vient à vriller, un coup à l’extérieur, un coup à l’intérieur. Une belle douleur aigüe laisse rapidement place à une certaine raideur. Après quelques mètres de marche je repars en trottinant, la douleur est là mais elle n’est pas terrible non plus. Je sens peu à peu un léger gonflement, mais rien de bien méchant au final, seuls les appuis un peu techniques sont rendus un peu plus difficiles par un certains manque de stabilité liée au « lax » de la cheville. Après une belle descente joueuse, c’est le passage dans Brassac, lieu du changement de relais pour certains et marquant la mi-course pour moi. Je refais le plein (les bénévoles ont du se demander pourquoi je remplissais mes gourdes aux 2/3 pleines alors qu’un ravito était à quelques kilomètres) et hop c’est parti, Dré dans l’pentu. Et oui ici à Brassac on ne va pas chercher midi à quatorze heures, quand on veux aller sur un sommet on taille tout droit. Le sol est un peu plus glissant sur cette portion, mais il y a eu pire. Le soleil décide de faire son apparition, du coup au sommet de la bosse j’enlève ma veste étanche et la « bourre » dans le camel. Par moment l’air se fait frais et j’ai envie d’accélérer pour réchauffer la machine, mais je me reprends à chaque fois en sentant le tempo de la respiration accélérer. En sortant le soleil dégage alors de nouveaux paysages, et certains surplombs de rivières sont magiques, je marque même quelques temps d’arrêts pour profiter des panoramas. Le terrain change et les pierres mouillées font leur apparition. Et là je dois dire, malgré une certaine appréhension me voilà bluffé. La semelle accroche sur cette surface pourtant glissante… Bon ben voilà c’est adopté ! J’espère juste maintenant qu’elles seront résistantes. Un peu de musique dans les oreilles et je continue ma balade bucolique.

Le reste du parcours, surtout pris en mode balade est à l’image du départ, de beaux panoramas, des singles en sous bois joueurs, des parties techniques, des bénévoles enjoués, que voulez vous de plus ? Hormis ce petit soucis à la cheville tout se passe pour le mieux dans le meilleur des mondes. J’entame alors la dernière descente en mode plaisir. L’arrivée est à seulement 2km et j’en profite un peu pour jouer avec les singles. Le boulot est fait, les jambes vont parfaitement bien, j’ai bien géré l’alimentation et l’hydratation comme sur du long, une course 100% plaisir. C’est en me disant que j’aurai pu repartir pour un tour si j’avais été sur un format d’ultra, que l’arche se profile à l’arrivée. Là Théo m’apprend qu’ils ont, avec Emilien, gagné le relais. Un peu plus tard j’apprendrais la belle seconde place d’Isa sur le format 8km ainsi que les très belles perfs de l’ensemble du groupe. Mais pour l’heure me voilà sous l’arche où sont présents Maxime et Géry, ce qui me permet de remercier le premier pour ce beau parcours et le second pour les belles photos qui ornent désormais ce billet.

Bon la course est terminée, en 4h29, et me voilà rassuré sur pas mal de choses. Après les podiums nous regagnons le campement pour une grillade dont nous seuls avons le secret et une après midi entre amis. Mais à Brassac les choses ne finissent pas comme ça, on sait recevoir je vous ai dit au début. A peine repus du midi, nous voilà lancés dans une soirée de folie avec deux groupes de musique au top et l’ambiance qui va avec ! La ré-hydratation fut juste parfaite. Merci à tous les « Galopins » Brassaguais pour ces beaux moments de partage. De mémoire c’est la 4ème fois que je venais sur vos terres, il y en aura une 5ème !

Place maintenant à la suite de la préparation, on va continuer à y aller en douceur, mais surement !

To Be Continued…

Crédits photos : Géry Wagret pour AFUM et Pierre Guiraud

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