avant departLundi 8 août 2016 : Comme la veille, réveil matinal sur Auris histoire de ne pas se mettre en retard pour le départ de la troisième étape du TDM. En effet il ne va pas falloir trainer car le départ se situe sur le lieu d’arrivée de la veille (pour ceux qui n’auraient pas suivi, et même que c’est pas bien de ne pas suivre, non parce que on fait des comptes rendus et tout et puis il y en a qui ne suivent pas et du coup ça perturbe un peu l’ordre de lecture et ça alourdi fortement les récits suivants, un peu comme c’est en train de le faire là et après on se perd, mais bon je suis gentil voici un point de rattrapage ici). Donc départ de l’étape 3 à Oz en Oisans, au sommet de l’Alpette. Alors pour y accéder 2 solutions, la première tu refais l’étape de la veille… Bon 4,7km et 700 de D+ avant d’attaquer l’étape du jour ça met peut être un peu dans le rouge non ? Du coup on sort le plan B, on prend le télécabine que l’on avait pris la veille dans l’autre sens et hop… Nous voici tous au sommet à 2100 mètres d’altitude pour faire le tour des lacs de l’Alpette. Comme ça sur le papier, l’étape à l’air plutôt plate, chose rare sur le TDM. Mais déjà on nous annonce que l’étape est raccourcie, elle passe de 6,1km à 5,1km. En fait un passage est jugé dangereux pour les binômes car très glissant, du coup le staff du TDM toujours soucieux du bien être et de la sécurité des participants à 2 et à 4 pattes a jugé bon d’éliminer cette partie.

5km et 100m de D+, hé hé ! Bonne limonade je me dis. Si ma Zazaw est en canne, et elle à l’air d’y être, on va pouvoir faire tourner les guiboles ! D’ailleurs faisons un point sur mes guiboles, je sais que certains d’entre vous s’en moqueront mais c’est important, si si ! En ce 3ème jour de TDM beaucoup on les jambes lourdes et mâchées par l’étape de la veille. De mon côté rien, même pas une trace de fatigue, la raison ? La prépa pour les 2 ultras effectués successivement 8 semaines et 2 semaines en amont. Alors c’est vrai que du coup j’ai eu du mal à monter en sur-régime sur les 2 premières étapes, mais d’un côté pas de bobos aux jambonneaux…

profilAllez fini de bavarder, il est temps d’aller s’échauffer. Par acquis de conscience je décide de filer en compagnie d’Isa et de Théo sur le début du parcours histoire de faire d’une pierre deux coup en effectuant une mini reco. Et ben des le début nous voilà dans le bain. Le départ sera en épingle à gauche et direct c’est du single avec de part et d’autre de l’herbe à vaches, au sol pas mal de pierres et puis quelques passages dans des tourbières.

departAlors le paysage lui est somptueux car le tracé nous fait contourner des lacs de montagnes comme seul l’Oisans en possède, mais à ce moment là je me dis qu’il va falloir faire un choix ou je laisse mon regard rivé au sol et j’ai des chances d’arriver intact, ou je fais un peu de tourisme et je risque des dommages collatéraux au niveau des chevilles. Vigilance ! Ce sera le maître mot de cette étape en ce qui me concerne. Allez feu, direction le sas de départ. Richard et Olivier partiront 30 secondes avant moi et Isa, qui a choisi de courir avec Horion, partira 30 secondes après. J’espère d’ailleurs qu’elle arrivera à bien maîtriser la puissance de son toutou sur ce parcours technique. Olivier et Richard sont partis… Plus que 30 secondes et Bim ça y est nous voilà partis ma belette et moi.

parcoursElle me fait un départ en mode boulet de canon, les yeux rivés au sol j’évite les pierres disséminées de ci de là. On passe à l’aise mais du coup je ne regarde pas à plus de 10 mètres devant et ne peut même pas anticiper la topographie du parcours. Bah même si je n’optimise pas ma course au moins je ne prend aucun risque pour les chevilles, je m’éclate même avec Zazaw à faire des sauts, des foulées de toutes les tailles, bref le parcours s’avère pour le moment sélectif mais sympa. Parfois Zawa ralentit, sur le coup ça me parait bizarre car je ne vois aucune raison à cela. Bien vite je comprend, j’entend Isa qui crie des « au pieds » à Horion en arrière et la belette l’entendant est intriguée. Je me retourne 2 ou 3 fois à ses cris, mais la succession de bosses m’empêche de l’apercevoir. Pas grave, tant qu’elle crie, elle va bien ! Nous avons parcouru environ un kilomètre quand tout à coup, à quelques mètres devant, qui voilà ? Olivier et Richard. A partir de là la course va avoir une toute autre tournure.

milieuEn effet, sans que nous nous gênions le moins du monde, ça va être du à toi à moi, à toi à moi, sans qu’à aucun moment personne ne fasse la différence. Peut être simplement que nous étions les 3 binômes synchro et complémentaires sur les divers terrains qui allaient suivre. Le sol passe régulièrement de la terre à la pierre et très souvent apparait une tourbière ou un cours d’eau. D’ailleurs pour rafraichir les toutous c’est juste parfait. Là aussi en fonction de quel toutou reste plus ou moins longtemps dans l’eau les places varient entre nous 3. Ce n’est plus un canicross, c’est un jeu amical de chaises musicales. Nous remontons parfois des concurrents tout en restant groupés. 1500 mètres avant l’arrivé, j’aperçois Michal, l’un des favoris, à la marche… Aïe ce n’est pas on signe pour lui, je lui demande si ça va, il répond que oui il peut marcher mais qu’il s’est fait la cheville. TDM terminé pour l’un des prétendants au podium. Et puis en haut d’une bosse l’arrivée se dessine, surplombant l’un des lacs.

avant arrive 1Les 3 binômes que nous sommes, sommes espacés de quelques mètres. Que faire lancer une estocade, observer, arriver ensemble ? Imperceptiblement le rythme s’accélère chez chacun. Devant il y a un peu de plat, et surtout une belle bosse longue de 150 à 200 mètres, enfin un faux plat montant d’un hectomètre avant l’arrivée. Sur le faux plat Olivier mène la danse et puis pour lui… La cacatastrophe, son toutou observe une pause syndicale afin d’éliminer quelques déchets via le colon. Bon il chie un coup si vous préférez. On aurait pu se mettre en mode petit pourri avec Richard et filer à l’anglaise, mais non, nous abordons la dernière difficulté en baissant un peu le tempo. Olivier recolle et le trio se reforme.

Nous voilà sur le faux plat montant. Il nous reste 100 mètres à parcourir et après 5km de course qui ne nous ont pas départagé, mais au contraire sur lesquels nous avons pris du plaisir à les partager, il n’y a qu’une évidence… On se regarde et sans un mot, nous nous attrapons les mains pour terminer cette étape de concert. Comme je le dis souvent, ce n’est pas de la compet, c’est du canicross ! C’est vrai que nous aimons bien jouer la gagne, mais dans ce sport il y a avant tout un grand respect qui place la notion de plaisir bien au dessus. Ce qui fait que lorsqu’on se tape la bourre, comme ça a été le cas tout le long du TDM, c’est le plaisir qui l’emporte, le plaisir d’être là dans un cadre exceptionnel, entre amis avec nos toutous… Un grand philosophe, amateur de café, qui me ressemble physiquement beaucoup d’ailleurs (bah quoi j’ai le droit de me la péter un peu non ?) aurait résumé ceci en deux mots : « What Else ? ». Peu de temps après c’est au tour d’Isa de franchir la ligne, elle a subi une grosse chute sur le ventre, ce qui lui aura valu un piercing arraché, mais comme à son habitude elle n’a rien cédé.

apres arriveBilan de l’étape, même si nous sommes arrivés ensemble je reprend 30 secondes à Olivier et à Richard, je prend la 51ème place de l’étape et reste 50ème au général. Pour le tour des lacs, Richard est 56ème, Olivier 57ème, Isa 60ème. Théo est 29ème, juste derrière Vince et du coup il s’adjuge un podium sur les 3 étapes d’Oz dans la catégorie Junior. Je file alors encourager les autres dans la dernière bosse. Marine vient alors à passer et me dit qu’Emilien s’est fait la cheville et qu’il a du mal à marcher. Avec Zazaw nous filons à sa rencontre 2km en amont et l’épaulons au pied de la zone d’arrivée. Il terminera à la nage via le lac car les chemins empruntés se faisaient trop abrupts. Verdict double entorse et TDM terminé pour Emilien, la poisse. De mon côté je file rejoindre les télécabines, arrive à la station, prépare le déjeuner et hop à 14 heures Matthis et Jazzou rentrent à nouveau dans la danse. Ils vont refaire le même circuit que la veille. Jazz est un peu moins motivé, mais Matthis, lui, l’est pour les deux. Comme sur l’étape précédente je les suis pendant tout leur périple. Je suis très fier de mon grand bonhomme qui avale les kilomètres malgré la fatigue de la veille et une matinée à chronométrer au sommet de l’Alpette. Ils termineront 8ème soit une place de mieux que sur leur première étape.

Après le podium de Théo, direction Auris pour un peu de repos. Demain le coup d’envoi sera donné à Allemont, pour une étape que j’affectionne bien, mais ça, c’est our le prochain récit… Patience !

To Be Continued…

Photos Stéphanie Morisse, Christine Nglm et Sylvie Le Gohebel.

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