Samedi 23 février 2019. Voilà un an, à l’occasion du Canitrail de L’épouvantrail, que nous n’avions pas enfilé un dossard ensemble avec Zawa, et 4 mois pour ma part en solo. Il y a quelques temps, j’avais déjà coché la Ronda, organisée par Michel et sa bande de joyeux drilles, à mon calendrier. Du coup quand Bruno et son Team Canisports 66 se sont greffés sur l’orga pour créer un canitrail, on a dit Bingo avec Zazaw ! On fait le parcours ensemble. Au programme 18km et 800m D+ à avaler conjointement sans avoir trop d’entrainement au harnais, ça doit le faire. Nous voilà donc un peu avant 9h sur la route, avec tout le matos de camping, prêts à arpenter les sentiers non loin des contreforts du Canigou. Arrivés sur place, Patrick nous accueille et nous indique un endroit où monter le campement. Quelques minutes plus tard, nous voilà installés entre les moutons et les serres du Mas dels Miquels. Première constatation, la température est inhabituelle pour un mois de février. Le thermomètre affiche déjà 20 bons degrés ce qui est certes agréable pour la pause déjeuner, mais risque de l’être beaucoup moins pour ma Zazaw pendant la course, habituée qu’elle l’est en ce moment à trotter par beaucoup plus frais.

Après avoir retiré le dossard et vu Michel, Camille, Béa, Max… Bref je ne vais pas tous les citer tant nous voilà autour de potos, nous voilà partis pour un bref échauffement en mode Licorne. Et oui une des particularité de cette course est qu’il est fortement recommandé d’être déguisé. Sans prendre garde à la météo j’avais opté pour un bonnet-licorne, qui dès les premières foulées, me réchauffait le crâne plus que de raison, mais bon tant pis fallait maintenant assumer le mode licorne et sa fourrure. Nous voilà vers 13h45 une petite quinzaine de binômes à nous présenter sur la ligne. Comme à l’accoutumé, malgré une certaine excitation des autres toutous, Zawa reste stoïque et ne montre aucun signe d’impatience. Et BIM les fauves sont lâchés ! Et même bien lâchés puisqu’après un coup d’oeil au gps, nous voilà lancés à plus de 20km/h au bout de 200m. Je commençais alors à ralentir, quand Zawa décidait alors de s’alléger de quelques grammes en posant un bouzin au bord de la route. Et nous voilà repartis en queue de peloton. Bien vite, cependant, nous remontons les autres binômes pour reprendre une place dans la quatuor de tête.

Premier kil passé en 3’17 malgré la pause syndicale de Zazaw, ça part quand même un peu trop vite. Arrivés aux abords du lac, à la faveur d’un faux plat descendant, j’arrive à relâcher un peu et ma belette en fait de même. Chouette, je me dis elle s’adapte et on va faire une belle grimpette. Non parce que j’ai oublié de vous dire, le D+, il est sur les 11 premiers kilomètres, donc maintenant nous voilà dans le vif du sujet face aux premiers coups de cul qui se présentent à nous. Enfin pas tout à fait… Avant d’entamer les premières hostilités, je vois que ma belette tire de plus en plus la langue, heureusement un ruisseau court juste à côté d’un ponton marquant la sortie du lac, où elle s’arrête une bonne demi-minute. Elle qui d’habitude ne craint pas trop la chaleur et évite même de mouiller, la voilà qui se couche dedans. Va falloir être à son écoute tout le long, tant ce comportement est inhabituel chez elle. Nous pointons toujours en 4ème position mais un duo a déjà pris le large et le 3ème s’éloigne peu à peu. Dès les premiers raidillons Zazaw vient de coller à mes côtés, avant de relancer sur les faux plats. Bon ok les côtes en traction c’est pas trop son truc d’habitude, mais à ce point là jamais.

Heureusement, à ce moment là, de manière très régulière, nous longeons de petits ruisseaux. De manière systématique, je lui propose un arrêt fraîcheur et d’elle même prend son temps pour abaisser sa température et boire à bonnes lampées. Au total avant la croix marquant le point culminant du parcours il y en aura une bonne vingtaine d’arrêts. Entre ruisseaux, points d’eau de l’orga et mon demi litre embarqué, dès que sa langue sortait de trop nous marquons une pause. A l’entrée d’un petit village sur les hauteurs de Vinça, Bruno et un de ses acolyte nous rejoignent. Nous faisons quelques hectomètres ensemble puis, un des binôme prend le large, alors que Bruno reste en visuel, s’arrêtant lui aussi de très nombreuses fois rafraichir son partenaire de course. Côté parcours nous voilà au 6ème kilomètres face à un kil dont la pente oscille à plus de 10%. Coup de bol cette partie est très ombragée et l’on y sent même quelques courants d’air de fraîcheur. Sur les petits replats belette a même tendance à relancer un peu et à tendre la longe, mais pour ce qui est des sorties de lacets pentues elle vient se coller à moi prenant souvent au passage un petit jet d’eau issu de ma gourde.

Après un passage sur un des ravitos, nous perdons Bruno et son binôme de vue. La pente se fait de plus en plus raide et belette se met maintenant en mode veille, fini les relances sur les replats. De mon côté, les jambes sont là mais elles s’adaptent au tempo de belette, et ma Licorne me tient bien chaud à présent. Peu avant la croix des concurrents solos nous reprennent et nous déposent, puis voilà Max qui a fait une super grimpette, et BIM la croix ! Alors la croix pour vous décrire ce passage, il y a là une dizaine de joyeux drilles déguisés qui ont monté à dos d’homme, ravito et grosse sono. Michel, en gros lapinou rose qu’il est, nous encourage, la sono crache ses décibels, je prend un petit quart d’orange et repars sous les encouragements de Camille. Il nous reste environ 7km, le plus dur est fait… Enfin normalement car maintenant il y a 4km de descente à près de 20% avec certes une belle vue sur Vinça, mais aussi parsemée de beaucoup de cailloux, à la fois bien arrimés au sol, mais prêts à vous attaquer à la moindre inattention. Sur les deux cents premiers mètres, les plus raides et les plus techniques belette ne tracte pas, mais à la vue d’un single joueur, BIM elle se lance. Très sincèrement j’aurais préféré le scénario inverse, à savoir de la traction en côte et cool en descente. Mais bon c’est belette qui décide et qui s’amuse.

Histoire de conserver un minimum de contrôle me voilà maintenant obligé de faire, par moment, le poids mort. Les concurrents solos nous reprennent et régulièrement, vue l’étroitesse des singles nous marquons un arrêt pour les laisser passer, arrêts sur lesquels je réhydrate ma belette. Après avoir frisés à quelques reprise la correctionnelle, et après avoir un peu rayé la carrosserie sur des arbustes, nous voilà enfin à 3km de l’arrivée sur des portions beaucoup plus large, plus planes et moins techniques. Nous retrouvons les ruisseaux et belette ne se prive pas de longues pauses fraîcheurs. Entre deux arrêts je relance un peu et Zazaw en fait autant, surtout dans les parties ombragées. Yacine, avec son beagle, nous talonne et ça ne plait pas trop à belette qui retrouve un peu son esprit compet en voyant un tout petit toutou à ses côtés. Dès que le duo revient sur nous elle met une petite couche ce qui me permet d’allonger la foulée à l’entrée de Vinça. Un dernier ruisseau, le premier que nous avions rencontré en fait, où s’ébrouent déjà les premiers arrivants du canitrail, et feu c’est le dernier kil. Belette est fatiguée mais par moment elle me retend la longe puis se cale au trot. Dès que le public nous encourage elle relance puis relâche sur les portions moins « peuplées », elle soigne son public. Et voilà que l’arche de profile devant nous et je vois bien que c’est un soulagement pour ma belette. Illico je file la baigner dans les piscines présentes après la ligne et nous restons là une bonne dizaine de minutes la félicitant de m’avoir permis de vivre la course ensemble.

Bilan une 6ème place, mais surtout de beaux moments de partages avec belette et les autres canicrosseurs.

La suite à Vinça elle s’écrit un peu comme dans le petit village d’Astérix, à savoir autour d’un apéro géant, d’un banquet le tout suivi par une soirée dansante. En clair un bain de bonne humeur et de fiesta, pris avec bon nombre de copains présents ce jour là. Merci à Michel et toute son équipe qui se plient en 4 pour mener à bien une si belle orga, et merci à Bruno et ses canipotos de nous avoir permis de vivre une si belle course, certes un peu trop ensoleillée au goût de ma belette, mais qui nous a donné l’envie de repartir sur de nouvelles aventures « canicrossiennes ».

Prochaine étape dimanche prochain sur le semi-marathon de Blagnac, bon ce sera sans belette évidemment, ça va être chiant au possible, mais ça me permettra de travailler un peu le tempo dont je vais grandement avoir besoin pour la suite de la saison.

To Be Continued …

Photos : Organisation et bon nombre de photographes présents sur le parcours que je remercie au passage.

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