C’était ma deuxième participation consécutive (voir édition 2012). L’an dernier le parcours était de 18km avec 1000 D+. Cette année c’était 20km pour 1150 de D+.

Arrivé la veille, après avoir traversé les Corbières sous un bel orage de grêle, nous nous sommes improvisés un petit campement avec Marsou et Fabrice. Petite grillade et bon vin rosé étaient également de la partie, il fallait faire le plein de bonnes calories. Côté météo, la veille au soir nous craignions un peu le pire, le vent soufflait à près de 70km/h et la grillade menaçait de déclarer forfait car quelques gouttes faisaient leur apparition.

Dimanche, jour J, levé un peu avant 7h histoire de se réveiller un peu musculairement et également pour assister au départ du 48km qui s’élançait à 7h30, 200 concurrents étaient au départ.

Après un « petit-dej » pris en plein air sous le soleil mais dans le vent, place aux préparatifs. Cuissard et manchons de compression enfilés, ceinture garnie de 2 gels et deux barres, et gourde remplie avec un antioxydant… Let’s Go !!!

Après un bref échauffement, je pris place sur la grille de départ, un peu en retrait au milieu des 300 (et quelques) participants. J’avais en effet décidé de prendre un départ ultra-prudent.

9h30 … C’est parti, après un petit tour dans le beau village de Cucugnan, place à un monotrace seulement 800 mètres après le point de départ. Ayant pu un peu me placer, je n’ai pas eu à souffrir de gros ralentissements sur cette partie de la course.

Puis très rapidement (vers le 3ème kilomètre) ce fut l’attaque du château. L’année dernière nous l’avions effectuée un peu plus tard dans la course, ce fut donc beaucoup plus entouré que j’attaquais cette ascension continue de quasiment 3km avec de sacrés dénivelés. Même sensation que sur l’édition précédente, l’impression d’être au centre d’une énorme chenille haletante, seules les respirations de chaque coureurs semblent faire mouvoir ce gros insecte rampant. On a beau être au milieu de plus de 300 coureurs, il y a là un mélange de solitude et de cohésion. Chacun a sa propre technique pour cette grimpette, main sur les hanches, sur les cuisses, penché en avant … Bien sur c’est quasiment en marchant que j’effectuais la quasi-totalité de la montée, mais j’appris plus tard que Marsou, tel un mouflon, avait couru pratiquement tout le long.

Enfin c’est la délivrance, le sommet ! La récompense est de taille, à 700 mètres d’altitude, au pied d’un des plus beau château Cathare, dominant l’ensemble des vallées et par ailleurs sous le soleil, le panorama est unique. Cela avait beau être la deuxième fois, cela restait une première. Fini, l’espace d’un instant de regarder les cailloux jonchant le sol, la grande bouffée d’air se prend à la fois par les voix respiratoires mais également par les yeux.

Mais bon, pas trop le temps de s’attarder, il faut maintenant attaquer la crête d’environ 700 mètres de long, avec ses rochers aiguisés et ses passages commando pour enfin prendre la descente très abrupte et glissante dans ses premiers mètres, puis, qui s’adoucie au fil des mètres.

Les jambes commencent un peu à peser, les quadris sont à la fois meurtris par les côtes mais également par les descentes prises au frein à main par moment. C’est le moment de prendre un petit gel, et de grignoter un morceau.

Peu à peu une bien belle surprise nous attendait, un magnifique passage dans les sous bois sur un monotrace taillé à la machette, avec des sauts de petits ruisseaux, des branches bien basses mêlées à des racines saillantes. Une super partie bien technique où là encore il était difficile de courir, les jambes répondant moyennement, il aurait été dommage de trébucher sur cette partie.

Lentement mais surement nous glissons vers le village de Padern et son château. Dans les rues, tout le village était présent encourageant tous les traileurs. Je profitais du ravito pour faire le plein de ma gourde et grignoter un morceau. Et c’est le retour à la garrigue.

Succession de plats et de petites bosses, commencent à augmenter mon capital crampe, je sent à cet instant qu’il ne manque pas grand chose à mes mollets pour qu’ils se retrouvent serrés entre deux étaux. D’autant que connaissant le final je sais qu’il va falloir en garder un minimum pour pouvoir finir.

A ce moment là on commence à voir certains concurrents légèrement à la dérive que l’on dépasse à la vitesse d’un escargot, et d’autres plus frais qui vous doublent, glissant au passage un encouragement.

Je crois que c’est un des moments que je préfère sur ce type d’effort (que je ne réalise que pour la deuxième fois), la sensation d’être partie intégrante du paysage, les soucis et les tracasseries quotidiennes sont loins, j’ai mal partout, mais je suis bien. C’est voguant au fil de mes pensées que « Bim » le dernier mur se dresse devant moi.

Paraissant bien moindre que l’ascension du château, je pense que vu son emplacement, son dénivelé et sa longueur, il s’agit d’une des parties les plus rudes du tracé. Au bout de 200 mètres le quadri gauche se tétanise, puis au bout de quelques minutes mon corps ayant sans doute décidé de ne plus envoyer de signaux inutiles me laisse un peu en paix. Mais quelques secondes après c’est le droit qui se fige, pour finir en haut de ce raidillon de près d’un kilomètre avec une pente à 17% avec des mollets en bois et des quadris en titane.

Là quelques personnes me disent « c’est la longue descente, un dernier effort ! ». Mais les premiers mètres de la descente, pourtant très roulante, se passent en essayant de dérouiller les jambes. Peu à peu elles se délient mais l’allure reste très lente. Quelques coureurs me passent même la fleur au fusil.

500 mètres, c’est ce qu’il me reste au pied de la descente pour rallier l’arrivée, la dernière côte, ironie du sort, juste à côté du charmant cimetière de Cucugnan. Je vois que les traileurs qui m’ont doublé marchent à nouveau, je rassemble mes dernières forces et me mets à trottiner tant bien que mal, pour passer devant, là j’aperçois Marsou, plus que 200 mètres, je vois le tapis d’arrivée, mais pas le petit cailloux dépassant du sol, à bout de force j’évite une belle gamelle digne de bêtisier et oufff c’est fini.

La fatigue s’estompe rapidement, tant le plaisir des yeux, de cette communion a été grand et que l’endorphine a également fait son effet.

Là j’apprend que Marsou a terminé premier ex-aequo, chapeau bas, il a bouclé ce trail en seulement 1h52.

De mon côté ce sera un chrono de 2h55, et une 132ème place, beaucoup mieux que l’an passé en rapport au nombre de participants.

Félicitations aux organisateurs et aux bénévoles, tant par la convivialité que par la préparation, ce trail est une réussite, un modèle à prendre pour beaucoup.

Comme l’on dit jamais 2 sans 3, en 2014 Quéribus me reverra !

Crédits Photos : mpl-photos.fr

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